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Troussel - Horeau: « Le scénario qui s’annonce n’est pas pour nous déplaire »

C’est à 13h30 cet après-midi, au large du cap de la Hève, que les 42 duos en lice dans la 12e édition de la Transat Jacques Vabre vont s’élancer. Après un petit parcours de dégagement au large du Havre, ils mettront alors le cap à l’ouest pour rejoindre Itajaí, au Brésil, située à 5 400 milles de là. Et si les premiers milles s’annoncent plutôt mollassons, très vite, la situation va se corser, la faute à une dépression qui va générer des vents supérieurs à 40 nœuds et des creux de sept à huit mètres dans le golfe de Gascogne en début de semaine. Clairement, ça va secouer à bord des bateaux et il faudra faire preuve de sang froid pour placer judicieusement le curseur entre aller vite et au bon endroit et ne rien casser. En Class40, le duo de Bretagne – Crédit Mutuel Elite composé de Nicolas Troussel et de Corentin Horeau l’a bien en tête mais compte profiter de ce scénario pour le moins costaud pour faire parler son expérience et tout le potentiel de sa monture.

Ambiance sur la Transat Jacques Vabre
Atmosphere while Class 40 Bretagne - Credit Mutuel, skippers Nicolas Troussel (FRA) and Corentin Horeau (FRA), leaving pontoons during the Transat Jacques Vabre start on october 25, 2015 in Le Havre, France - Photo Jean Marie Liot / DPPI © Jean-Marie LIOT

Cette fois, on y est ! Comment vous sentez-vous à quelques heures du grand départ ?
Nicolas Troussel : « Plutôt bien. Cette semaine, nous avons bien avancé dans nos préparatifs et hier,  nous avons fait nos dernières courses de frais tranquillement puis tout réparti dans des sacs avant de bien tout ranger à bord. Ca fait un moment que nous attendons de partir alors forcément il y a une certaine forme d’impatience, même si il est vrai que ce n’est pas tellement réjouissant d’aller là où nous allons aller au vu des conditions annoncées. Cela étant dit, nous savions qu’il y avait de grandes chances que ça se passe comme ça en partant à la fin d’un mois d’octobre. L’essentiel sera de bien réussir à gérer cet épisode musclé. Ensuite, ça ira ».

Corentin Horeau : « Le moral est bon. Cette semaine au Havre s’est bien passée et le bateau est prêt. Je suis content de prendre le large. Impatient même. Nous allons partir avec peu de vent en baie de Seine, ce qui va nous laisser le temps de nous mettre doucement dans le bain, de bien préparer les voiles mais aussi et surtout de bien regarder la météo pour savoir quand et comment nous allons nous faire secouer. »


Vous savez que vous allez rapidement  être confrontés à des conditions très difficiles. Ce ne doit pas être simple à gérer ?
Nicolas : « Oui et non. Pour nous, en Class40, c’est à partir de mardi que ça va se compliquer avec du vent très fort et beaucoup de mer. Avant ça, la sortie de la Manche devrait être sympa. Comme l’a dit Corentin, nous allons quitter le Havre avec peu de vent mais très vite, nous allons profiter d’une légère brise pour nous dégager et passer la porte d’Etretat correctement malgré le courant contraire. Dans la foulée, le vent est prévu de s’établir du secteur sud sud-est et se renforcer ce qui nous permettra alors de sortir de la Manche au reaching assez rapidement. Bien sûr, il faudra faire attention aux DST (Dispositifs de Séparation de Trafic, ndlr), en l’occurrence ceux des Casquets et de Ouessant. A la pointe Bretagne, la route sera d’aller chercher la dépression dans l’ouest puis de caler un virement de bord au moment opportun pour attaquer le golfe de Gascogne où, effectivement, ça risque de taper pas mal. Nous nous y sommes préparés psychologiquement ces derniers jours. »  

Corentin : « Comme l’a dit Nico, la sortie de Manche, ça va aller mais après, au large de la pointe Bretagne, ça va effectivement se corser pas mal. Au début, nous serons au reaching puis avec l’arrivée de la dépression, nous allons nous retrouver au près. Il faudra alors choisir entre aller dans le vent le plus fort et ainsi suivre le meilleur routage ou virer avant le passage du front pour avoir un peu moins de vent et moins de mer. Pour cela, nous prendrons une décision en temps et en heure en fonction de l’évolution de la situation météo mais aussi en fonction du scénario de la régate. » 


On vous sent plutôt confiants….
Nicolas : « Le scénario n’est, en effet, pas pour nous déplaire. Nous savons que nous avons un bateau rapide au près et que si les conditions sont dures, nous sommes capables d’aller un peu plus vite que beaucoup de nos concurrents. Cela étant, nous n’oublions pas que le vent et la mer que nous allons rencontrer sont propices à la casse. De ce fait, il va falloir rester extrêmement vigilant pour ne pas rentrer au port trop tôt, mais nous espérons bien faire la différence d’emblée.»

Corentin : « Le scénario est effectivement plutôt bien pour nous. Nico a beaucoup d’expérience et il a déjà participé plusieurs fois à la Transat Jacques Vabre en IMOCA. Nous allons en profiter pour mettre du rythme tout en faisant attention de ne pas endommager le bateau. Le fait de savoir que Bretagne – Crédit Mutuel Elite va vite au près nous met en confiance et dans de bonnes conditions. En ce qui me concerne, même si je n’ai pas autant de bouteille que mon co-skipper, j’ai néanmoins l’expérience d’une transat en solo avec un départ musclé (la Transat Bretagne – Martinique en 2013, ndlr). Je suis prêt à me faire secouer sans perdre de vue notre objectif de victoire à Itajaí ! »

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