Actualités
Élite

Nicolas Troussel : « Nous sommes très déçus »

Contraint à l’abandon dans la 12e édition de la Transat Jacques Vabre alors qu’il en était l’un des favoris de la Class40, le duo Nicolas Troussel – Corentin Horeau fait actuellement route vers Port-la-Forêt où il est attendu vendredi matin. Joint par téléphone par son équipe en fin de journée, le skipper de Bretagne – Crédit Mutuel Élite est revenu sur les raisons qui ont motivé sa décision de jeter l’éponge. Voici l’interview.

© DR

Nicolas, vous avez annoncé votre abandon aujourd’hui. On imagine que cela n’a pas été une décision facile à prendre. Racontez-nous.
« Il est certain que cela n’a pas été une décision prise de gaité de cœur. Il s’est passé plein de choses à bord de Bretagne – Crédit Mutuel Élite depuis que nous sommes partis et ça s’est compliqué encore la nuit dernière avec un souci d’écrous de quille. Ces derniers se sont un peu dévissés, ce qui a provoqué un peu de jeu. Le problème aurait pu être très important mais, heureusement, nous sommes parvenus à le figer pour pourvoir faire route en sécurité jusqu’à Port-la-Forêt. »


Vous avez également un problème de pilote automatique qui dure depuis lundi …
« Absolument et c’est d’ailleurs aussi l’un des points qui motive à jeter l’éponge. Il est évident que cela ne nous a pas aidés ces derniers jours. Il marche dix minutes puis tombe en rideau. C’est vraiment dur car à cause de ça, nous ne décollons pas de la barre et nous nous prenons paquets glacés de mer sur paquets de mer glacés. Clairement, nous galérons à cause de ça depuis trois jours et nous sommes trempés de haut en bas. Ça paraissait vraiment compliqué d’imaginer tenir comme ça pendant encore vingt jours. »


Dans un premier temps, vous avez choisi de vous dérouter puis finalement d’abandonner. A 450 milles des côtes, c’était inévitable ?
«  Oui, à partir du moment où notre souci de quille s’est confirmé et compte-tenu de notre position actuelle, il n’y avait plus d’autre alternative. Avec seulement le problème de pilote, nous aurions pu envisager de rejoindre le Cap Finisterre pour réparer mais là, avec le vent et les vagues de face, c’était scabreux, voire dangereux. Nous avons préféré rentrer directement à Port-la-Forêt. Ça devrait aller assez vite car nous profitons de vents portants et de la houle dans le bon sens. Corentin vient de passer quatre heures à la barre. Il est rincé comme on peut l’imaginer, même à terre. Nous avons accumulé beaucoup de petits pépins techniques sur ce début de transat et c’est frustrant car nous avions de vraies ambitions de résultat. Cela nous a empêchés de faire ce que nous voulions car, de ce fait, nous n’avons pas forcément bien navigué. Il est certain que nous aurions préféré passer plus de temps à la table à carte plutôt qu’être rivés à la barre. »


Que ressentez-vous en ce moment ?
« Corentin et moi, nous sommes très déçus et nous le sommes aussi pour nos partenaires, la Région Bretagne et le Crédit Mutuel de Bretagne. C’est dur de devoir s’arrêter comme ça. Je pense que Coco et moi, nous formions un joli duo et que nous nous étions vraiment bien préparés pour cette Transat Jacques Vabre. Nous méritions mieux que de terminer par un abandon. »

 

Retour à la liste des actus