Les duos Lola Billy / Corentin Horeau et Victor Le Pape / Estelle Greck respectivement 10e et 12e de la Transat Paprec
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Objectif apprentissage rempli pour Lola Billy associée à Corentin Horeau
Du côté de Région Bretagne – CMB Océane, cette transat Paprec restera à tout jamais comme la première traversée de l’Atlantique pour Lola Billy. La jeune skipper de la filière ne s’attendait visiblement pas au rythme soutenu qu’elle a mené durant presque 19 jours sous le guidage de son co-skipper Corentin Horeau. Après un arrêt forcé au Portugal pour changer un safran cassé, Lola et Corentin se sont lancés dans une véritable remontada. Faisant grimper le speedomètre, les deux marins ont vu leurs espoirs renaître à chaque bateau mis dans leur tableau arrière. Lancé dans une véritable cavalcade nautique, le duo a sollicité fort le physique pour tirer le meilleur de leur Figaro Beneteau 3. Mais de nouvelles avaries ont stoppé cet élan : les déchirures de leurs spis. L’ingéniosité de Corentin Horeau pour refabriquer une voile à partir de différents morceaux n’aura pas suffi pour leur permettre de rester au contact du groupe de tête. La météo s’en est aussi mêlée… Les derniers jours se sont disputés dans de très petits airs et cette fois, c’est la tête qui a été mise à rude épreuve. « Au final, 10 c’est presque une petite remontada » s’amusait Corentin à l’arrivée à Saint-Barthélemy. Pour un duo qui a pensé un temps que sa course pouvait prendre fin au large du Portugal, cette arrivée de l’autre côté de l’Atlantique est en effet une réussite. Lola a coché la case de l’apprentissage en conditions réelles, le principal objectif qu’elle s’était fixée au départ de Concarneau. Corentin avoue quant à lui ne pas avoir ménagé sa co-skipper dans le but de la préparer au grand défi qui l’attend à la fin de la saison avec la Solitaire du Figaro Paprec. « Quand on a cassé, c’était un coup dur ! On venait juste de trouver les manettes du bateau. Je venais de me dire « il y a peut-être moyen de faire quelque chose ». Très vite, on a pu faire de bonnes moyennes et nous avons pris du plaisir dans le fait de pousser la machine à fond. Je veux féliciter Lola car je n’ai pas été facile avec elle. J’ai beaucoup poussé. Elle va dire que je suis dur comme garçon mais je voulais lui montrer qu’en Figaro, il ne faut rien lâcher » explique Corentin. Lola n’a visiblement pas souffert de ce niveau d’exigence, elle sait qu’avoir mené cette course aux côtés d’un vainqueur de Solitaire du Figaro, est une chance et un enseignement solide pour la suite. « J’ai beaucoup appris aux côtés de Corentin. C’est l’apprentissage parfait avant de faire mes armes en solo. C’était excitant la remontée, le bateau allait bien. On rattrapait des bateaux au fur et à mesure. Ce n’était pas facile d’être à fond tout le temps mais Corentin m’a montré le rythme à mettre sur une Solitaire sauf que là, c’était 18 jours ! On a poussé fort, fort pour rattraper » expliquait la skipper en mettant pied à terre alors que la vainqueure de la course, Charlotte Yven, se précipitait pour l’accueillir.
Une 12e place difficile à digérer pour l’équipage de Région Bretagne – CMB Espoir
Terminer 12e à Saint-Barthélemy n’était évidemment pas le plan concocté par Victor Le Pape et Estelle Greck pour cette Transat Paprec. À l’arrivée, on décelait la fatigue dans la voix du skipper de Région Bretagne – CMB Espoir, mais aussi l’émotion et la déception. « Nous sommes heureux d’avoir fini, d’être arrivés ici même si la performance n’est pas celle que l’on attendait. On n’imaginait pas la course comme ça. Elle a été très compliquée. On a eu de l’espoir mais à chaque fois qu'ils revenaient, ils repartaient comme ils étaient venus. C’était difficile de garder la tête froide. On a joué, on a misé mais on a perdu. Je suis déçu, je suis passé par toutes les phases » déclarait Victor Le Pape avec honnêteté sur le quai de Gustavia. À ses côtés, Estelle Greck arborait sa bonne humeur habituelle même si elle aussi aurait espéré un meilleur dénouement alors que le Figaro Région Bretagne – CMB Espoir a occupé le top 5 à plusieurs reprises. « C’était une transat très dure, probablement la plus dure et la plus intense que j’ai faite. Nous sommes contents d’être arrivés. Il y a de la déception mais je suis contente d’avoir fait cette transat avec Victor » expliquait l’expérimentée co-skipper. Le duo est resté complice tout au long de la traversée et chacun convient que c’était une force. « J’espère que j’ai été un bon compagnon de mer pour Estelle, un bon marin. C’était très cool tous les deux. Si c’était à refaire, je partirais avec Estelle sans problème. Quand la performance n’est pas là, tu dois pouvoir compter sur ton co-skipper. C’était très intense, nous n’avons pas lâché »ajoutait Victor. L’heure est désormais au repos pour le duo qui va aussi prendre soin d’une peau malmenée dans l’humidité constante. Viendra ensuite le temps du débriefing, un moment essentiel pour prendre de la hauteur et se préparer à la suite. Comme pour Lola, l’objectif de la saison pour Victor est la Solitaire du Figaro Paprec dont le départ sera donné fin août.