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Une course impitoyable

Partis dimanche dans le décor idyllique de la baie de Kinsale, les solitaires ont rallié Roscoff hier en fin de journée après plus de 4 jours de course. Considérée par tous comme le gros morceau de cette 54e édition de La Solitaire du Figaro Paprec, la deuxième étape aura tenu son rang jusqu’à la fin. Au gré du vent et des courants, les retournements de situation ont tenu en haleine les observateurs à terre… et souvent fait les marins s’arracher les cheveux ! Au terme d’un incroyable mano a mano dans la baie de Morlaix, c’est finalement Basile Bourgnon qui s’est imposé devant Corentin Horeau et Loïs Berrehar, deux anciens de la filière Région Bretagne – CMB. Gaston Morvan termine 7e, après s’être fait piéger dans la pétole à quelques milles de l’arrivée. Victor Le Pape se classe 9e (2e bizuth). Chloé Le Bars conclut, quant à elle cette étape, en 15e position. Le repos ne sera que de courte durée pour les marins de la Filière Région Bretagne – CMB qui prendront le départ de la dernière étape dimanche à 14h00 pour rejoindre Piriac-sur-Mer. 

 

GastonRoscoff

« Je n’ai même pas les mots pour décrire l’étape. C’est tellement dur ! » La déception était bien palpable sur le visage de Gaston à son arrivée au ponton. La voix prise par l’émotion, le skipper Performance s’est longuement épanché, sans filtre, sur cette étape particulièrement difficile pour lui, « Mentalement, c’était très dur. C’est une étape atroce, il faut le dire. J’ai pris du plaisir à certains moments, mais j’ai vraiment eu des passages très compliqués. J’ai le sentiment d’avoir bien navigué et finalement je le paye cher au classement à l’arrivée. Là, il y a ce goût d’injustice. » Mais le marin des Abers, qui compte déjà deux participations à l’épreuve, sait aussi que La Solitaire peut être impitoyable. « C’est une course intransigeante. Ça fait mal sur le moment, ça laisse des traces, mais ça fait grandir aussi ! Il faut que je digère tout ça. Il reste une étape et je vais tout faire pour bien finir ! » Arrivé 3h30 après le premier, Basile Bourgnon, Gaston accuse désormais un retard conséquent pour prétendre à la victoire. Le skipper a cependant limité les dégâts, quand certains de ses concurrents directs sont relégués à plus de 6 heures. 

Pour Victor Le Pape, neuvième de l’étape, le bilan est plus positif. « Cette course est dingue en émotions. Ça n’a rien à voir avec les autres épreuves. À certains moments, tu es au fond du trou et parfois tu regardes le classement, tu as gagné des places et tu te dis que tu es le meilleur (rires !) En tout cas, j’ai vraiment pris énormément de plaisir et je suis super content d’intégrer le top 10 ! » Le skipper Espoir, qui avait éprouvé des difficultés à gérer son sommeil et l’alimentation lors de la première étape, a porté une attention particulière sur ces deux sujets. « Au début, j’ai enchaîné les siestes car les conditions le permettaient. Ça m’a aidé à être en forme à la fin. C’était une bonne chose car cette dernière journée était interminable, l’une des plus longues de ma vie je pense ! J’ai aussi veillé à bien me nourrir, c’est simple : j’ai fini tous mes sacs de nourriture ! » 

Arrivée en pleine nuit, vers 4h00 du matin, Chloé Le Bars se classe 15e de l’étape. La skipper Océane qui avait quitté Kinsale avec l’objectif de se faire confiance a rempli son contrat. « Au début, ça s’est plutôt bien passé. Mais quand j’ai vu le premier classement, j’étais un peu déçue. Le placement que j’avais choisi n’était peut-être pas le bon. En tout cas, je n’avais pas suivi les autres. C’est ce que j’avais dit en partant de Kinsale. Je souhaitais faire mes propres choix et tenter uniquement des choses que j’avais réfléchies et calculées moi-même. Et au final, c’est ce que j’ai fait pendant toute la course donc c’est un gros point positif. Il y a quelques petits moments où j’ai fait des phases inversées avec les autres et ça a fonctionné, d’autres fois où ce n’était pas le cas. Mais je suis plutôt satisfaite de mon étape de manière générale. Même si c’est dommage d’avoir tant perdu avec la pétole. Je pense que j’ai pris trop de risques, j’ai eu un excès de confiance alors qu’il fallait être plus mesurée. » 

Le repos ne sera que de courte durée pour les marins de la Filière Région Bretagne – CMB qui prendront le départ de la dernière étape dimanche à 14h00 pour rejoindre Piriac-sur-Mer. À l’heure de partager cette actualité, cinq solitaires sont encore en course ! 

 

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