Acte 4 : Celui de tous les possibles ?

La situation météo actuelle, perturbée par une vaste zone dépressionnaire sur le golfe de Gascogne génératrice de vents erratiques et potentiellement de quelques grains, donne bien du fil à retordre à la direction de course de la Solitaire du Figaro. Les 33 marins toujours en lice dans l’épreuve s’apprêtent donc à s’affronter sur un parcours de 83 milles entre l’estuaire de la Loire et l’île d’Yeu. Si on est loin des 500 milles et plus des trois premières étapes, ce dernier acte est malgré tout susceptible de rebattre les cartes. « Ça ne va pas être facile du tout et on ne va vraiment avoir aucun moment de répit, mais j’ai trop hâte de faire cette dernière manche. Je suis évidemment un peu fatiguée mais je suis aussi un peu triste que ça se finisse déjà demain. Je sais que ça va être intense, je veux en profiter à fond ! », assure Elodie Bonafous. Actuellement 25^e au classement général et quatrième bizuth, la skipper de Bretagne – CMB Océane souhaite terminer l’épreuve sans le moindre regret. « Je veux vraiment réussir à valider toutes les bonnes choses que j’ai faites depuis le début. Je suis souvent très bien partie et j’ai eu un peu plus de mal à concrétiser sur les fins d’étapes. Cette fois, c’est plus court et j’espère terminer en beauté même si je sais que ça ne va pas être simple car les conditions s’annoncent très aléatoires. Il faudra un petit facteur chance et je me fais donc à l’idée que tout ne se passe pas comme j’en aurais envie, mais je pars avec l’objectif de gagner cette dernière manche chez les bizuths », relate la navigatrice.

Une opportunité plus qu’autre chose

De son côté, Tom Laperche est aussi parfaitement déterminé. Son but : conserver sa place sur le podium. « Pour cette ultime étape je me dis que cette météo très incertaine peut être aussi une opportunité de faire encore mieux que troisième ! », commente le skipper de Bretagne – CMB Espoir qui a fait preuve d’une remarquable régularité depuis le début et qui peut légitimement rêver en grand. « Je ne vais cependant pas changer ma manière de fonctionner jusqu’ici. Les sections de parcours seront assez courtes et ne pense pas que l’on assiste à des décalages colossaux non plus. On verra bien. Je ne me mets pas trop de pression car ce n’est que ma deuxième Solitaire et je n’ai que 23 ans. Je vais prendre les choses comme elles viennent ».

Tout donner, ne rien regretter

Son de cloche identique chez Loïs Berrehar. « Je pars dans le même état d’esprit que lors des trois précédentes, et je l’aborde comme si c’était la première. Il y a déjà eu tellement de surprises et de rebondissements sur cette Solitaire que l’on peut s’attendre à tout », commente le skipper Bretagne – CMB Performance qui a montré belles choses, et même signé un podium d’étape entre Saint-Quay-Portrieux et Saint-Quay-Portrieux, mais qui n’est, pour l’heure, pas très bien récompensé des efforts et du travail fournis. « Je pars gonflé à bloc. Personne n’est à l’abri de la réussite ! », plaisante le Trinitain qui, lors de ces trois semaines de course, s’est montré extrêmement à l’aise dans le vent soutenu, un peu moins dans la molle. « J’ai effectivement bien tiré mon épingle du jeu dans les phases où le vent était établi et les bords un peu plus longs mais dans les phases où c’était plutôt du « kayak », ça a été un peu plus compliqué. C’est cependant ce qui nous attend mais on ne sait jamais ce qui peut se passer et je veux profiter à fond de ma dernière étape de Solitaire sous les couleurs du team. J’ai vraiment à cœur de bien faire ! ». Verdict attendu ce dimanche vers 16-17 heures.