Sébastien Simon : « J’ai encore une marge de progression »
Le rideau est tombé, ce dimanche, sur la 20e édition de la Generali Solo. Lors de cette dernière journée, Sébastien Simon et les 21 autres marins en lice ont participé à une grande parade nautique au large de Barcelone afin de conclure en beauté l’épreuve, la dernière de la saison 2015 du circuit des Figaro Bénéteau. Celle-ci restera, à coup sûr, dans les mémoires. De fait, elle a réuni tous les ingrédients qui font la magie de la course au large : des conditions météo variées, des parcours techniques et physiques, des rebondissements en pagaille mais aussi du suspense. Car il aura fallu attendre le dernier bord de la dernière manche pour connaître le tiercé gagnant. Le skipper Espoir de la Filière d’excellence de course au large Bretagne – Crédit Mutuel, qui avait encore sa place sur le podium à l’aube de l’ultime régate, l’a d’ailleurs vécu à ses dépens. La troisième marche lui a, en effet, finalement échappé d’un cheveu. Reste qu’au bout du compte, il s’octroie une très belle quatrième place et confirme les énormes progrès réalisés tout au long de l’année ce qui est, évidemment, de bon augure pour 2016. Interview.
La Generali Solo s’achève. Comment s’est-elle passée ?
« Plutôt bien. Je suis content de ma place. Je pense que, dans l’ensemble, j’ai assez bien navigué mais je regrette néanmoins d’avoir un peu manqué de constance. Ce qui m’embête, c’est que j’ai l’impression que cela a souvent été le cas cette année, sur les fins de course notamment. Je ne sais pas comment l’expliquer. Lorsque les épreuves sont longues, je commence bien et j’ai un peu de mal à terminer. Sans doute qu’il faut que j’arrête d’être aussi exigeant avec moi-même. Je ne pense que ce soit vraiment mal d’être si pointilleux mais par moment, ça me bloque un peu. Je dois réussir à positiver davantage et à me mettre un peu moins de pression. Cela étant, comme je l’ai déjà dit, l’ensemble est positif. Au départ, si on m’avait dit que je terminerais quatrième, je n’y aurais pas forcément cru. De plus, cette performance me permet de finalement entrer dans le Top 10 du Championnat de France Elite de Course au Large en Solitaire 2015. C’est satisfaisant. »
Cette année, régulièrement, tu as montré de belles choses…
« C’est vrai que j’ai bien progressé. Je me sens plus à l’aise sur le bateau qu’avant. ça n’a pas été une mince affaire pour y parvenir car être tout seul sur un bateau de dix mètres, ce n’est pas aussi anodin qu’il y paraît. Aujourd’hui, il n’y a plus grand-chose qui m’impressionne même si je dois avouer que j’ai quand même un peu serré les fesses dans la baston sous spi, entre Sète et Nice, quand le bateau était lancé à plus de 20 nœuds. Je suis content parce que je me suis bien sorti de cet épisode, même après avoir cassé mon tangon. J’ai aussi bien progressé dans le petit temps grâce aux clés que Nicolas Troussel (le skipper Bretagne – Crédit Mutuel Elite, ndlr) m’a données lors du Tour de Bretagne, à la fin du mois d’août. Tout cela est satisfaisant. C’est aussi et surtout très bien pour l’année prochaine d’autant que j’ai encore une marge de progression. Je sais ce que je vais devoir faire un peu différemment et ce que je vais devoir travailler. Un exemple ? Les départs gagnants. Jusqu’ici, je ne sais pas faire. Et pour cause, je ne suis pas très à l’aise quand je suis collé aux autres sur la ligne. Je vais bosser ça, mais aussi tâcher de prendre un peu plus confiance en moi. »
Au final, que retiens-tu de cette année 2015 ?
« Je me suis beaucoup investi, ça c’est certain. Evidemment, parfois, j’aurais aimé que ça paie plus mais globalement, ça a porté ses fruits et je suis content de ça. Tout le temps que j’ai pu passer sur l’eau ou à m’entraîner à terre n’aura pas été du temps de perdu. Je vais continuer sur cette lancée en espérant que ce sera encore plus bénéfique en 2016. Par ailleurs, je n’oublie pas ma victoire d’étape dans la Solitaire du Figaro cet été, entre La Corogne et Concarneau. Elle a été quelque chose d’énorme pour moi. D’ailleurs, encore aujourd’hui, j’ai du mal à me rendre compte de ce qu’elle représente mais ce qui est certain, c’est qu’elle me permet de savoir que je suis capable de gagner et ça, c’est important pour la suite. »
La suite justement, à quoi va-t-elle ressembler ?
« Dans les jours qui viennent, je vais retourner à Port-la-Forêt essayer le bateau Bretagne – Crédit Mutuel Performance puis participer, en tant que membre du jury, à la sélection Espoir Bretagne – Crédit Mutuel. Dans la foulée, mon bateau entrera en chantier pour l’hiver et j’y participerai activement. J’ai déjà bien en tête ce que je veux améliorer pour la saison prochaine. »