Une première étape aussi complexe qu’incertaine
Une sortie de la Gironne un peu stressante
Reste qu’en réalité, ce qui inquiète le plus les jeunes marins, c’est surtout le départ et la sortie, toujours délicate du fleuve. « La descente de la Gironde n’est pas un exercice facile. Il y a les bouées de chenal à respecter, énormément de bancs de sables, des courants, des troncs d’arbre… Il faudra être vigilant, surtout que nous devrions arriver à la tombée de la nuit à la pointe de Grave et qu’à cet endroit, il y aura certainement pas mal de houle », a précisé le skipper Espoir Bretagne – Crédit Mutuel, qui sait toutefois que la suite ne demandera pas moins de concentration, à commencer par la dorsale qui devrait leur barrer la route, demain, au milieu du golfe de Gascogne. « Nous risquons de tomber dans des zones sans vent, ce qui promet de faire trainer les choses en longueur. L’autre partie délicate de cette première étape sera la portion entre le cap Finisterre et l’arrivée, qui, elle aussi pourrait bien se jouer dans des vents totalement erratiques. Pour résumer, ça risque d’être assez confus. Il faudra donc essayer d’aller le plus vite possible. L’idée, c’est de ne pas cramer sa Solitaire sur ce premier round, de ne pas prendre trop de temps dans les dents et, si possible, d’en mettre aux autres », a déclaré Corentin qui espère terminer dans le Top 10, en Espagne.
Un peu de superstition dans l’air
« On sait que boucler toutes les étapes dans les dix premiers, ça fait forcément quelque chose de bien au bout du compte. L’an dernier, j’avais terminé 9e de la première manche. Cela m’avait mis en confiance et permis de monter en puissance crescendo. J’espère refaire pareil cette année », a souligné le jeune Trinitain. De son côté, Sébastien est, lui aussi, bien conscient du fait qu’il ne faudra pas perdre trop de temps. « Il faudra bien calculer les risques à prendre mais je pense que je vais plutôt la jouer gagne-petit. Et pour ce qui concerne le résultat, je préfère ne pas me prononcer. Je sais juste que je suis plus serein que l’année dernière quant à la vitesse du bateau. Mais je sais aussi qu’il me manque encore un petit quelque chose pour vraiment concurrencer le groupe des 7-8 premiers », a-t-il commenté. Qui sait, c’est peut-être bien sur cette course qu’il aura le petit déclic. « C’est possible. J’avais la chambre n°7 cette semaine. Peut-être que ça me portera chance… », a terminé Sébastien Simon. On y croit.