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Une première étape aussi complexe qu’incertaine

Après une semaine de festivités à Bordeaux haute en couleur, les marins de la 46e édition de la Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire qui ont rejoint Pauillac hier soir, à l’issue du prologue de l’épreuve, vont rentrer dans le vif du sujet, ce dimanche. Le coup d’envoi de la première étape sera, en effet, donné à 17 heures, sur l’estuaire de la Gironde. Sébastien Simon, Corentin Horeau et leurs 37 adversaires s’élanceront alors pour 461 milles (855 km) jusqu'à Sanxenxo, en Espagne. Une étape qui s’annonce complexe et pleine de rebondissements. Le but, pour les deux skippers de la Filière d’excellence de course au large Bretagne – Crédit Mutuel, sera de calculer au mieux la prise de risques et surtout de ne pas finir avec des écarts de temps qui pourraient compromettre la suite de leur course, car ils le savent, ce premier round pourrait bien traîner et, d’emblée, plomber lourdement le classement de certains.

A quoi va ressembler cette première étape de la Solitaire 2015 ? La question a été posée ce matin aux skippers Espoir et Performance de la Filière et la réponse a fusé : « Elle va être compliquée ». Le fait est que les prévisions météo ne sont pas très claires et que les solitaires vont avoir à gérer des conditions très variées, mais aussi plusieurs périodes de transition. « Ce n’est pas facile de prédire ce à quoi nous allons être confrontés car ça change constamment. Il y a trois jours, on se préparait à avoir de l’air et aujourd’hui, on part en se disait qu’on devrait composer avec des vents faibles. Il va donc falloir être opportuniste, voire même un peu chanceux », a commenté Corentin Horeau, ce matin, avant de rejoindre les autres coureurs du Pôle Finistère Course au Large pour un dernier briefing, où il espère glaner quelques précisions sur les évènements à venir. Idem pour Sébastien Simon qui, pour l’heure, avoue que la situation est loin d’être limpide : « Je ne sais pas trop comment ça va se passer. Il subsiste pas mal d’incertitudes, ce qui promet quelques rebondissements, surtout à la fin du parcours ».

Ambiance sur le village de la Solitaire du Figaro Eric Bompard cachemire 2015 - Bordeaux le 25/05/2015
© Alexis COURCOUX

Une sortie de la Gironne un peu stressante

Reste qu’en réalité, ce qui inquiète le plus les jeunes marins, c’est surtout le départ et la sortie, toujours délicate du fleuve. « La descente de la Gironde n’est pas un exercice facile. Il y a les bouées de chenal à respecter, énormément de bancs de sables, des courants, des troncs d’arbre… Il faudra être vigilant, surtout que nous devrions arriver à la tombée de la nuit à la pointe de Grave et qu’à cet endroit, il y aura certainement pas mal de houle », a précisé le skipper Espoir Bretagne – Crédit Mutuel, qui sait toutefois que la suite ne demandera pas moins de concentration, à commencer par la dorsale qui devrait leur barrer la route, demain, au milieu du golfe de Gascogne. « Nous risquons de tomber dans des zones sans vent, ce qui promet de faire trainer les choses en longueur. L’autre partie délicate de cette première étape sera la portion entre le cap Finisterre et l’arrivée, qui, elle aussi pourrait bien se jouer dans des vents totalement erratiques. Pour résumer, ça risque d’être assez confus. Il faudra donc essayer d’aller le plus vite possible. L’idée, c’est de ne pas cramer sa Solitaire sur ce premier round, de ne pas prendre trop de temps dans les dents et, si possible, d’en mettre aux autres », a déclaré Corentin qui espère terminer dans le Top 10, en Espagne.


Un peu de superstition dans l’air

« On sait que boucler toutes les étapes dans les dix premiers, ça fait forcément quelque chose de bien au bout du compte. L’an dernier, j’avais terminé 9e de la première manche. Cela m’avait mis en confiance et permis de monter en puissance crescendo. J’espère refaire pareil cette année », a souligné le jeune Trinitain. De son côté, Sébastien est, lui aussi, bien conscient du fait qu’il ne faudra pas perdre trop de temps. « Il faudra bien calculer les risques à prendre mais je pense que je vais plutôt la jouer gagne-petit. Et pour ce qui concerne le résultat, je préfère ne pas me prononcer. Je sais juste que je suis plus serein que l’année dernière quant à la vitesse du bateau. Mais je sais aussi qu’il me manque encore un petit quelque chose pour vraiment concurrencer le  groupe des 7-8 premiers », a-t-il commenté. Qui sait, c’est peut-être bien sur cette course qu’il aura le petit déclic. « C’est possible. J’avais la chambre n°7 cette semaine. Peut-être que ça me portera chance… », a terminé Sébastien Simon. On y croit.

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