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Sébastien Simon : « Deux victoires d’étape sur trois, c’est un bon score ! »

Intouchable, Sébastien Simon, sur cette 49e édition de la Solitaire Urgo – Le Figaro ? C’est la question que l’on peut se poser à l’issue de la troisième étape de l’épreuve, un morceau de 440 milles entre Ria de Muros – Noia et Saint-Gilles-Croix-de-Vie que le skipper Performance de la Filière d’excellence de course au large Bretagne – Crédit Mutuel de Bretagne a remporté, ce mercredi à 6h40, s’octroyant ainsi une deuxième victoire consécutive mais aussi confortant sa place de leader au classement provisoire. Le jeune navigateur, qui a devancé de 3 minutes et 24 secondes son dauphin à l’arrivée en Vendée, a, en effet, grappillé près de dix minutes à ses deux principaux rivaux au général, Xavier Macaire et Anthony Marchand. Résultat des courses, c’est avec un bonus de 35 minutes et 45 secondes que le marin va aborder le sprint final (une boucle de 165 milles au départ et à l’arrivée de Saint-Gilles) dont le coup d’envoi est programmé demain, à 18h30. 

Bretagne CMB Voile
© Alexis COURCOUX

Que ressentez-vous à l’arrivée de cette 3e étape ?

« J’arrive explosé et je n’ai plus de voix parce que j’ai hurlé ma joie en arrivant mais je suis content. C’est une étape où il n’y a pas beaucoup d’écarts à l’arrivée finalement, mais je conforte néanmoins ma place au général. Cela va me permettre d’aborder la petite étape de 24 heures qui arrive un peu plus sereinement, en tout cas sans avoir trop à me préoccuper des adversaires. »

Vous décrochez une deuxième victoire d’affilée. On imagine que c’est une énorme satisfaction ? 

« C’est sûr. Ça a été une longue étape. Bien dure et bien différente de la précédente. Je suis donc très content de l’avoir remportée aussi. Je me suis vraiment donné, ça c’est sûr et certain. Quatre nuits en mer, ça commence à faire mal mais à l’arrivée, il y a cette satisfaction de la victoire. C’est la deuxième en trois étapes et j’ai quand même bien failli remporter la première, alors forcément, je suis satisfait. Et puis trois victoires d’étape en cinq ans de Figaro, c’est un bon score, je pense. Je suis content d’autant que ce n’est pas comme si j’avais pris la tête à la fin de la course. J’ai pris les commandes à 250 milles de l’arrivée. On avançait à 4,5 nœuds et mentalement, c’était dur parce que ça semblait interminable. J’ai essayé de ne pas trop me focaliser sur la course mais plutôt sur le plaisir que je pouvais prendre en mer. Finalement, ça a bien marché. »

Vous n’êtes pas sorti de la baie de Muros en très bonne position. Avez-vous eu un peu peur pour la suite de l’étape à ce moment de la course ?

« Jamais ! (Rires) Si, un peu, c’est vrai. Je n’arrive pas à partir et je me suis fait à l’idée. Finalement, avec des petits coups de réussite, je suis parvenu à remonter et à prendre la tête et à la garder. J’ai eu un peu de chance, mais je pense que sur cette étape, tout le monde a été servi à un moment donné. »

L’option tentée par Thierry Chabagny, vous a-t-elle inquiété ?

« Oui et en même temps, je savais que ce n’était pas possible de surveiller tout le monde. Moi, j’étais avec mes adversaires directs au classement général et plutôt satisfait de mon positionnement. Thierry est parti dans l’ouest. Je n’ai même pas vu à quel moment, en fait. Après, quand je l’ai vu avec 20 milles d’avance, je me suis dit « mais c’est quoi ce truc ? » et ça m’a un peu inquiété mais j’ai vite réalisé que dans le groupe où j’étais on s’éloignait de la route directe et que ce n’était donc pas trop grave vu la météo qu’on attendait ensuite. »

Cette étape a été longue. L’avez-vous gérée en pensant à la suite ?

« La première nuit, dans la Ria de Muros, c’était un peu compliqué de dormir parce qu’il n’y avait vraiment pas de vent. Faire avancer le bateau, c’était vraiment dur. Je n’ai d’ailleurs pas tout saisi parce que c’est passé un peu n’importe où. La deuxième nuit, j’en ai profité pour bien me reposer car le bateau était beaucoup plus stable mais lors de la troisième nuit, j’ai senti que j’étais dans une bonne veine et que le bateau allait super vite. Pour moi, ce n’était donc pas du tout le moment d’aller se reposer mais ça a été vraiment dur. J’avais la tête qui tombait mais je me suis accroché. A la fin, j’ai tenu avec l’euphorie de l’arrivée. Je suis bien explosé mais la prochaine étape ne fait que 24 heures. Ça ira. »

 

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