Toujours à l’attaque !
Ce samedi, alors qu’ils évoluent en bordure sud-est du puissant anticyclone des Bermudes qui génère un alizé d'est-nord-est consistant, les bateaux Performance et Espoir de la Filière d’excellence de course au large Bretagne – CMB continuent de cavaler bon train en direction de Saint-Barth en jouant les décalages. Le premier, actuellement deuxième au pointage, cravache autant que possible pour garder l’avantage sur ses concurrents plus au sud, Breizh Cola et Guyot Environnement, et griller la politesse à son adversaire plus au nord, Agir Recouvrement afin d’aller chercher la victoire à l’arrivée. Le second s’accroche pour rentrer dans le Top 10, sur une trajectoire relativement similaire. D’un côté comme de l’autre, on reste en position d’attaque tout en sachant que les derniers milles réservent toujours bien des surprises.
Pas facile de faire des pronostics à 1 200 milles de l’arrivée de cette Transat AG2R La Mondiale ! Au nord comme au sud, on s’accroche à son option et on espère avoir au moins autant de pression que ses adversaires, à défaut d’en avoir plus. « Ce n’est pas facile de faire avancer le bateau. Les deux dernières nuits ont vraiment été dures pour nous. Par deux fois, au lever du jour, on a pris un coup de massue sur la tête car on s’est rendu compte qu’on avait concédé quelques milles et que notre recalage au sud nous avait pris énormément d’énergie », a commenté Sébastien Simon, ce samedi, alors joint par son équipe. « On pensait que ce serait plus facile pour nous mais ça reste compliqué. On se relaye assez souvent en dormant moins longtemps pour rester à fond à la barre. On ne sait pas très bien comment ça va se passer mais on ne baisse pas les bras. On garde une attitude d’attaque », a assuré le skipper Bretagne – CMB Performance qui a notamment profité du fait que le vent prenne un peu de droite, la nuit dernière, pour se recaler encore un peu plus au sud. « On sait que la prochaine fois qu’on aura la même chose, c’est dans trois jours et comme on voyait les gars de dessous aller un peu plus vite, on s’est dit que ça ne nous coûtait rien. Au final, je pense que ce n’était pas une mauvaise opération pour la suite », a indiqué le jeune marin, toujours bien décidé à aller décrocher la victoire à Saint-Barth. « On garde une bonne position. On surveille de près nos concurrents au sud et on garde aussi un œil sur ceux plus au nord, même si, à long terme, ils nous inquiètent un peu moins. On a tellement bien navigué depuis le début qu’on serait vraiment très déçus de ne pas s’imposer aux Antilles », a souligné Sébastien Simon.
Des algues et une chaleur écrasante
Un peu plus à l’arrière, quasiment dans le même axe, le duo de Bretagne – CMB Espoir reste à l’affût lui aussi, pleinement concentré sur ses réglages et la bonne marche de sa machine. « On n’a pas eu trop de réussite ces trois derniers jours mais on reste à fond », a relaté Romain Attanasio, avouant par ailleurs commencer à souffrir sérieusement de la chaleur. « On boit autant que possible et on essaie de se mettre à l’abri de voiles. Jusqu’alors, les alizés n’étaient pas vraiment établis et de grosses masses nuageuses nous poursuivaient. C’était un peu bizarre et pas facile à lire mais depuis hier, on a un vrai ciel bleu d’alizé. On crame, mais c’est beau », a commenté le co-skipper de Pierre Rhimbault, qui s’est aussi trouvé bien embêté par les algues ces derniers temps. « On leur faisait la chasse. Quand l’un était à la barre, l’autre essayait de dégager la quille et les safrans. Heureusement, ça commence à aller un peu mieux », a expliqué Romain qui espère se hisser dans le Top 10 d’ici à l’arrivée. « Pour l’instant, dans notre groupe, on est un peu à la queue leu-leu mais on espère trouver bientôt une ouverture. Dans trois ou quatre jours, il va falloir placer quelques empannages et les faire dans le bon sens. Ce que je répète à Pierre depuis un moment, c’est que le plus important, ce sera le dernier », a ajouté le Finistérien, par ailleurs ravi des petits plats préparés par son acolyte. « Hier soir, il nous a fait un super repas à base de thon mariné et de riz. C’était vraiment très bon et j’ai presque eu l’impression d’être à la maison. Seul hic, il a fait un peu comme dans Top Chef : il a ruiné la cuisine ! Pas facile de vivre avec un ado ! », a terminé Romain dans un grand éclat de rire.