Aymeric Decroocq : « Trouver des solutions à mes questionnements »
Ce samedi, le rideau est tombé sur la Solo Maître CoQ. Lors de cette dernière journée de compétition, Benjamin Dutreux s’est imposé sur la grande course devant Anthony Marchand, ancien membre de la Filière, grand vainqueur de l’épreuve. Pour sa part, Aymeric Decroocq s’est emparé de la 13e place de cette ultime course et termine ainsi 9e au général (3e bizuth). Le contrat est donc rempli pour le skipper Espoir de la Filière d’excellence de course au large qui visait une place dans le Top 10 et qui a montré des choses prometteuses, en particulier sur les petits parcours in-shore. Interview.
Aymeric, vous terminez 13e de la grande course d’aujourd’hui. Racontez-nous.
« J’ai pris un super départ et j’ai pu jouer dans les cinq premiers au début de la course. Ensuite, malheureusement, il y a eu un passage un peu compliqué au niveau de l’île de Ré avec des courants et des phénomènes de vent que j’ai eu du mal à gérer. Là, j’ai vu les copains de devant partir un par un. Corentin Douguet, avec qui j’étais bord à bord à ce moment-là, a remonté la flotte avec une vitesse ahurissante tandis que de mon côté, je n’ai rien réussi à faire. J’ai pourtant essayé de rester au maximum à la barre, concentré sur les réglages du bateau mais rien n’y a fait. Je ne suis jamais parvenu à recoller le paquet devant moi, un groupe dans lequel étaient Justine Mettraux et Pierre Quiroga, des bizuths eux aussi. D’ailleurs, il me semble qu’à part Corentin, personne n’a vraiment réussi à gagner des places après ça. C’est resté extrêmement figé jusqu’à la fin. Je n’ai pas beaucoup dormi et je me suis arraché jusqu’au bout mais en vain. Forcément, au bout du compte, je suis assez déçu. Le point positif, c’est que nous avons eu des conditions variées et que c’était vraiment agréable. La grande descente entre Belle-Ile et Ré sous spi dans 20 nœuds était géniale. En résumé, ça a été fatiguant et je me rends compte que j’ai encore pas mal de choses à automatiser. J’ai aussi à apprendre à gérer un peu mieux mon sommeil. Pendant cette grande course, j’ai été un peu extrême : j’ai dormi moins de deux heures. »
Au final, vous terminez 9e de la Solo Maître Coq et 3e bizuth. Quel bilan tirez-vous, globalement, de l’épreuve ?
« Je termine dans le Top 10, ce qui était mon objectif de départ. De ça, je suis satisfait. Je le suis également de mes parcours in-shore. Après, sur la grande course, j’ai sans doute mis la barre un peu haute. Du coup, comme je l’ai dit, j’en ressors un peu déçu mais je vois tout le chemin qu’il me reste à parcourir d’ici à la Solitaire. La question est : comment travailler ? Il va falloir que je trouve les moyens de me préparer, mentalement surtout. C’est important que je trouve des solutions rapidement à mes questionnements sur l’eau. J’aimerais être capable de faire ce qu’a réalisé Corentin Douguet par exemple. C’est-à-dire être capable de remonter la flotte, de gérer mes placements par rapport à mes adversaires et de tirer avantage de ma vitesse. J’aimerais réussir à être plus fort sur des points comme ça. Reste que je suis content d’avoir globalement été dans le coup au niveau navigation pure. J’ai régaté à l’endroit, bien géré les effets de site. A priori, je n’ai pas fait de trucs absurdes. Il faut néanmoins que je regarde la trace et que j’attende le débriefing du Pôle Finistère Course au Large pour tirer un bilan plus complet. »
Quel est votre programme d’ici à la Solitaire du Figaro ?
« Il y a encore deux courses au programme : la Solo Normandie (10 au 14 mai) et la Le Havre All Mer Cup (19 au 28 mai). Ça va être très bien. Une fois encore, nous aurons droit à des mélanges de petits parcours, de côtiers et de grandes courses. C’est une bonne chose d’avoir encore deux occasions de se confronter avant la Solitaire. Je compte sur ça pour me donner de la confiance. »