Sébastien Simon : “C’était vraiment, vraiment chaud”
Troisième au classement de midi, le skipper de Bretagne-CMB Performance, joint en fin de matinée, décrit lui aussi des conditions dantesques dans la nuit de lundi à mardi.

“C’était une nuit assez tonique, on s’en doutait un peu, mais à ce point-là, tu fais gaffe à ne pas casser le matériel. A part les cagnards qui n’ont pas survécu, je m’en sors plutôt pas mal.” Après le passage de Rochebonne, l’intéressé a réussi à rester au contact de la tête au prix d’une prise de risque assumée : “Je suis resté sous grand spi, les autres étaient sous petit spi, je voulais essayer de gagner au maximum sur eux, c’était un risque à prendre. J’ai bien anticipé la manœuvre, du coup je suis remonté sur le paquet de tête, ils ont affalé très tôt, je pense qu’ils se sont fait surprendre par le vent, du coup, ça m’a permis de revenir collés à eux. Après, je suis resté en contact avec mes adversaires directs. Il y en a qui ont beaucoup tiré la barre dans le front pour aller chercher la bascule, finalement, elle a mis du temps à venir, ce front était assez épais. Quand on a viré avec le vent, je n’ai pas trop regardé l’AIS et ce matin, j’ai retrouvé ceux à côté de qui j’étais.” Avait-il déjà rencontré de telles conditions ? “J’avais déjà eu ça, mais c’était vraiment, vraiment chaud. Les rafales de vent étaient vraiment très fortes, c’était assez surprenant. J’ai essayé de ne pas faire claquer les voiles pour ne pas qu’elles s’abîment, je m’en suis plutôt bien sorti.” La suite de la journée ? “Le vent est très oscillant pour aller jusqu’à Gijon, c’est assez usant, il faut toujours être à la barre, parce que le pilote a du mal à barrer dans la mer. Je suis trempé, j’aimerais bien me changer, mais je suis encore en train de me battre. L’arrivée à Gijon, il y aura moins de vent, ça veut dire un changement de voile à faire, on risque d’arriver au milieu de la nuit, je vais rester mobilisé.”