Sébastien Simon : « Déjà envie de prendre ma revanche dans deux ans ! »
On imaginait un finish à couper le souffle et celui qu’a réservé la 13e édition de la Transat AG2R – La Mondiale a dépassé l’entendement ! Au final, c’est donc le duo Thierry Chabagny – Erwan Tabarly qui a remporté la mise après avoir douté jusqu’au dernier moment. La faute à un vent quasi nul dans les derniers milles pour rejoindre Gustavia qui aurait pu tout chambouler. D’ailleurs, Sébastien Simon et Xavier Macaire, qui disputaient leur toute première transatlantique, y ont cru jusqu’à la fin. Les deux hommes de Bretagne – Crédit Mutuel de Bretagne Performance ont tout donné et franchi la ligne d’arrivée ce lundi à 14h55, heure française, 40 petites minutes seulement après les vainqueurs. Après 22 jours de mer, L’écart est infime mais la déception, à chaud, est palpable. Interview.

Sébastien, quels sont vos premiers sentiments à l’issue de cette transat ?
« L’arrivée a vraiment été incroyable, avec des bateaux et des gens partout ! Du coup, ça nous met directement dans l’ambiance de Saint-Barth. Evidemment, je suis un peu déçu de terminer au pied du podium, même si les premiers ne sont pas très loin. Cela étant dit, je trouve assez fort ce que nous avons accompli. Nous avons pratiquement parcouru 5000 milles ! Je me rends compte de la chance que j’ai d’avoir pu faire cette transat et aussi de l’avoir fait dans ces conditions. Ça a été intense du début à la fin. Nous avons même vu Cercle Vert revenir sur nous dans les derniers milles. Il a fallu se mobiliser encore et encore, ne jamais lâcher. Je sais que quatrième, c’est une belle place, mais à chaud, je me dis que j’aurais mérité un peu mieux, surtout avec tout l’investissement qu’il y a eu depuis le début de la saison. Xavier et moi avons un peu l’impression que les choses ne nous ont pas toujours souri alors que tout ce que nous avons fait à toujours été réfléchi, construit. Il reste des trucs que nous n’avons pas encore compris. Lorsque c’était un peu aléatoire, ça n’a jamais été dans notre sens. De tout cela, nous sommes un peu frustrés. Le point positif, c’est que cela me donne d’ores et déjà envie de revenir dans deux ans pour prendre ma revanche.»
C’était votre première transatlantique. Qu’en retiendrez-vous ?
« Il y a eu des moments de doute, des tensions, des joies, des déceptions… ça n’a pas toujours été facile, c’est sûr. Avec Xavier, ça c’est bien passé. Nous avons vécu 22 jours ensemble et aujourd’hui, je compte un ami de plus. J’ai appris beaucoup de choses : faire avancer le bateau sans un autre à côté pour se comparer, ne pas toujours savoir où sont les autres, tenter des options tranchées, ne pas douter… Assurément, le fait d’avoir passé autant de temps en mer me servira pour la Solitaire et pour le reste de la saison. Je n’appréhenderai sans doute pas les étapes de la même façon qu’avant et cela ne pourra être que plus facile. Les moments que je retiendrai ? Le départ et l’arrivée. Dans un cas comme dans l’autre, ça a été beaucoup d’émotions à gérer. Par ailleurs, c’est presque étonnant car une fois que l’on pose le pied à terre, on se dit que finalement, c’est passé vite. »
La suite ?
« Dans l’immédiat, je vais tâcher de digérer ma déception. Bien sûr, il va aussi s’agir de récupérer vite et bien en vue de la « Le Havre All Mer Cup » qui va venir vite maintenant. Pour autant, je n’ai pas l’impression d’être éreinté physiquement parlant. Pendant la course, nous avons réussi à dormir six heures par 24 heures, même s’il faisait parfois très chaud dans le bateau et que l’on suait à grosses gouttes. La dernière nuit, en revanche, a été harassante. J’ai dû cumuler 40 minutes de sommeil en tout. Je vais retrouver mes proches qui m’ont manqué et profiter des vagues de Saint-Barth pour aller faire un peu de surf avant de rentrer à la maison. »