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Un peu de frustration mais déjà le regard tourné vers la 4e étape

On avait trouvé fou le scénario des deux premières étapes de la 50e Solitaire Urgo Le Figaro, mais que dire de la troisième qui s’est achevée ce mercredi ? Cette dernière a, en effet, écrit une histoire presque improbable. Le passage de l’île anglo-normande d’Aurigny, qui a laissé passer seulement trois marins et piégés tous les autres, aura sans conteste été le grand tournant de la course. Une course finalement remportée par Anthony Marchand avec une avance de dix heures sur le gros du peloton parmi lequel Tom Laperche. Le skipper Espoir, parfaitement dans le match au début de cette manche, n’a manqué le bon wagon que de quelques dizaines de mètres. Il s’est néanmoins battu comme un diable jusque dans les dernières longueurs, doublant, sur le fil des pointures telles que Xavier Macaire, Jérémie Beyou et Conrad Colman, avant de s’octroyer une 21e place. Une petite frustration pour le jeune skipper qui n’en fini pas d’impressionner malgré tout, mais pas aussi grande cependant que celle ressentie par son partenaire de team, Loïs Berrehar, qui a fait, plus encore, les frais des forts courants contraires, et qui a finalement jeté l’éponge dans le but de se remettre d’aplomb au plus vite pour le quatrième et dernier round où il espère, enfin, montrer de quoi il est réellement capable. 

Bretagne CMB Voile
© DR

Tom Laperche, skipper Bretagne – CMB Espoir : « Le fait d’avoir doublé trois bateaux sur la ligne me permet d’arriver avec le sourire parce que j’avoue que ces dernières 36 heures, c’était un peu la soupe à la grimace. Ma course avait pourtant bien commencé mais j’ai malheureusement été le premier à ne pas passer à Aurigny. Ça a été dur à encaisser parce que ça faisait un moment que je m’arrachais, persuadé du fait que certains aller passer et pas d’autres. J’ai bien navigué mais malgré ça, j’ai fini par buter dans le courant, tout comme Yoann Richomme, alors qu’Anthony Marchand, qui était juste derrière, est passé ric-rac en faisant un peu l’extérieur. On a tiré des bords dans tous les sens et on a laissé une énergie folle pour ne pas reculer. J’ai fini par passer l’île bien crevé après avoir, en prime, fait une belle cocotte dans ma voile d’avant. Après ça, je me suis retrouvé dans un groupe où il est devenu impossible de faire autrement que de contourner le DST des Casquets par le nord car le courant nous y a poussé, ce qui n’a pas été le cas de ceux juste devant et de ceux juste derrière. Au final, cet épisode de la course reste une frustration. Pendant toute l’étape, je me suis refait le film du truc. Ça s’est joué tellement à rien et si j’étais passé, puisque j’étais 4e à ce moment, j’aurais vraiment cassé la baraque pour ma première Solitaire. C’est comme ça. Heureusement, je me suis quand même retrouvé dans un bon groupe et c’était quand même bien de réussir à tenir des gars comme Yann Eliès et autres. Je sais que je fais des erreurs mais je sais aussi qu’il y a plein de trucs qui vont bien. J’espère le montrer de nouveau lors de la quatrième étape. »

Loïs Berrehar, skipper Bretagne – CMB Performance : « Cette troisième étape a vraiment été une course un peu bizarre. On s’arrêtait, on repartait... A un moment donné, ce n’était plus vraiment de la voile car on se faisait seulement déplacer par le courant. La nuit dernière, idem. On a été un petit groupe de quatre – cinq bateaux à s’arrêter de nouveau et à subir. Ce matin, j’ai plongé pour enlever des algues pour la énième fois et je me suis refait un peu mal au dos. Ça a véritablement été un peu le coup de grâce. J’ai appelé Francis (Le Goff, le Directeur de course, ndlr) qui m’a donné les écarts, les temps et l’horaire de fermeture de la ligne d’arrivée. J’ai réalisé que j’étais peut-être hors-temps et que si ce n’était pas le cas, finir 30 ou 40e, c’était de toutes façons loin de ce que je venais chercher. Je me suis alors dit autant rentrer, se reposer au maximum et se retaper pour essayer de faire une belle 4e étape pour finir sur une bonne note. Ce serait vraiment bien parce que cette Solitaire, jusqu’ici, pour moi c’est dur-dur. »

 

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