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Sébastien : « J’ai appris encore plus que sur la transat »

A 10h36, ce vendredi, Sébastien Simon a franchi la ligne d’arrivée de la seconde étape de la Douarnenez – Horta Solo en cinquième position, une minute et dix secondes derrière Anthony Marchand. Ce dernier ayant finalement écopé d’une pénalité, le skipper Bretagne – CMB Performance a donc été reclassé quatrième, c’est-à-dire presque aussi bien que lors de la première manche qu’il avait bouclée en troisième position. Reste que le classement de l’épreuve - la troisième et dernière comptant pour le Championnat de France Elite de Course au Large en Solitaire 2016 - est établi en fonction des temps de course et non des places. Ainsi, bien qu’il ait fait preuve d’une très belle régularité, le jeune marin de la Filière d’excellence de course au large Bretagne – Crédit Mutuel de Bretagne doit se contenter de la cinquième place au général, une performance plus qu’honorable (surtout au vu des conditions et des petits pépins rencontrés) mais légèrement en-deçà de ses attentes.

Sébastien SIMON sur Bretagne CMB Performance
Team Bretagne CMB / Figaro Performance : Sébastien SIMON - Transat AG2R : Sébastien SIMON - Xavier MACAIRE / Figaro Espoir : Aymeric DECROOCQ / Port La Forêt - Février 2016 © Benoit Stichelbaut

Cette deuxième étape a, de l’avis de tous, été très dure. Pouvez-vous nous raconter ?
« Dure, c’est peu de le dire ! En quittant Faial, nous savions que les conditions allaient nous permettre d’être très rapides. Nous savions également que ce ne serait pas hyper intéressant et cela s’est vérifié puisque nous avons quasiment fait 1 000 milles sur un seul et même bord ! C’était vraiment usant d’autant que les conditions ont été très musclées. Le problème, dans ce type de cas, c’est que personne ne lâche et qu’il faut donc y aller à fond. »

Vous avez toutefois été très offensif pendant cette étape…
« C’est vrai. Je suis passé en tête à Sao Miguel et j’ai voulu rester à l’attaque ensuite en me mettant sur le bord rapprochant, environ dix milles après le passage de l’île, pour ainsi tenir ma position de leader. Malheureusement, malgré la distance, je suis tombé dans les dévents. Cela a servi d’exemple à ceux de derrière qui ont évité le piège. Après, je me suis battu pour revenir mais je ne pouvais jouer qu’en vitesse. De plus, j’ai cumulé les petits soucis. Au moment du passage du front, notamment, le bateau a fait un énorme planté ce qui a arraché le tufluf (étai creux, ndlr). Dès lors, il a fallu que je trouve une solution pour endrailler mon génois. J’ai démonté mon tufluf, je l’ai coupé, inversé puis remonté. Cela m’a pris du temps et, dans la foulée, j’ai fait face à une succession de problèmes électroniques. A chaque fois que je finissais d’en régler un, un nouveau apparaissait… Dans un premier temps, j’ai fait en sorte de régler le souci de pilote, ce qui m’a pris au moins 48 heures. J’ai aussi fini par récupérer les infos liées au vent. J’ai donc terminé la course tant bien que mal. J’aurais voulu faire mieux mais j’ai fait avec les moyens que j’avais. Il y a, cependant, beaucoup de positif. J’ai appris énormément de choses. Plus  encore que sur la Transat AG2R, en avril dernier. Je mesure aujourd’hui à quel point il est essentiel de savoir se remettre en question, de savoir bricoler et d’être préparé à affronter des conditions comme celles que nous avons eues. »

Vous semblez toutefois un peu déçu ?
« Je le suis un peu dans la mesure où j’espérais mieux qu’une cinquième place au général, surtout en terminant troisième et quatrième des deux étapes. C’est le propre d’une course au temps. Il ne suffit pas d’être régulier pour être assuré d’une belle place. Au final, je termine aussi cinquième du Championnat de France 2016. Malgré tout, je m’attendais à mieux cette saison, surtout au vu de mon investissement. Je n’oublie cependant pas la chance que j’ai d’avoir un projet comme celui-ci, un projet qui me permet de voir toujours plus loin et dans lequel les partenaires sont très impliqués, ce qui est particulièrement motivant. »

Vous l’avez annoncé dès la fin de la première étape, à Horta, vous allez vous concentrer sur 2017 dès à présent…
« Oui. Dès le mois d’octobre, je vais naviguer avec Nicolas Lunven pour travailler sur les réglages de mât jusqu’au début du chantier d’hiver dont la date n’est pas encore fixée à ce jour. Je vais également essayer d’embarquer des personnes d’horizons différents à bord de mon bateau. Je sais que j’ai de nombreuses perspectives d’évolution intéressantes pour moi et j’espère réussir à prendre un peu d’avance pour l’année prochaine. Si j’arrive avec des certitudes et un bateau bien réglé, je pourrais peut-être dépenser un peu moins d’énergie en début de saison. Celle qui s’achève a duré cinq mois mais elle a vraiment été très intense. »
 

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