« Une première semaine de course éprouvante »
Alors que cela fait maintenant presque une semaine que Bretagne – CMB Performance et les 13 autres duos toujours en course dans la Transat AG2R – La Mondiale sont en mer, ils sont actuellement en train de franchir le way-point obligatoire situé au nord de Las Palmas. On le sait depuis plusieurs jours déjà, ce passage va conditionner largement la suite de la compétition. En ce qui les concerne, Sébastien Simon et Xavier Macaire, pointés en 4e position ce samedi à 16 heures, ont choisi de passer entre Gran Canaria et Fuerteventura pour, d’une part, profiter du couloir d’accélération du vent entre les deux îles Canariennes, et, d’autre part, se positionner au mieux pour filer plein sud à la recherche des alizés profonds. La trajectoire est tranchée. Interview.
Xavier, pouvez-vous revenir sur votre première semaine de course ?
« Après un départ correct de Concarneau, nous avons eu une première nuit assez difficile à gérer car plus ventée que prévue. A l’inverse, lors du deuxième jour et de la deuxième nuit, nous avons rencontré de la molle dans le golfe de Gascogne. Avec Sébastien, nous avons finalement suivi les routages auxquels, deux jours avant, on ne croyait pas du tout. D’ailleurs, il s’est révélé que notre option Est n’a pas marché puisque nous nous sommes retrouvés bloqués dans la pétole quand nos copains, plus à l’ouest, se sont échappés. Forcément, ça a été décevant mais nous sommes restés calmes et ensuite, en partant au large du DST du cap Finisterre, nous avons réussi à bien revenir dans le match. Dans la foulée, c’est rentré assez fort. Ces cinq-six derniers jours ont été usants. Nous avons dû rester rivés à la barre et c’était stressant car nous étions toujours à la limite entre petit et grand spi. Reste que nous avons plutôt bien navigué. Malgré les mauvaises conditions, nous sommes parvenus à resserrer le jeu avec les premiers ».
Vous être en train de doubler les Canaries. On sait, c’est un moment crucial de la course…
« C’est vrai. Nous sommes contents de notre position. Contents aussi de commencer à retrouver des conditions plus favorables. Certes, nous avons toujours entre 28 et 29 nœuds de vent et il n’est pas question de relâcher la vigilance, néanmoins, ça fait plaisir de revoir un peu de soleil, que ça mouille un peu moins et aussi que ce soit un peu moins dangereux que ce qu’on a eu il y a deux nuits notamment. Quand je vois à quel point on a tiré sur le bateau ! Mais pour revenir à ce fameux passage des Canaries, il a été notre grand dilemme de ces trois derniers jours. A la réception des premiers fichiers, le nord semblait plus favorable or ça s’est dégradé petit à petit et nous avons opté pour le sud. De ce fait, nous avons décidé le point de passage qui nous paraissait le plus intéressant, entre Gran Canaria et Fuerteventura, pour plonger au sud et aller chercher les alizés profonds. Nous savons que le vent va devenir de plus en plus modéré et que nous allons descendre assez bas en latitude. Nous allons, en effet, certainement passer assez proches des îles du Cap Vert. »
Et comment vous les troupes à bord de Bretagne – CMB Performance ?
« Elles vont bien. Les conditions du début de course, je l’ai dit, ont été dures et nous en avons bien bavé. Ca ça vraiment été éprouvant. Malgré ça, nous avons le moral, nous communiquons bien. Nous essayons de rester concentrés au maximum sur la performance, d’être intelligents pour faire avancer le bateau. Cela étant dit, nous avons aussi de vrais moments de plaisir comme ce matin, avec la visite de dauphins. Par ailleurs, nous nous amusons à faire des pronostics sur notre date d’arrivée à Saint-Barth, sans pour autant nous lancer dans de grands calculs savants. Aujourd’hui, Sébastien mise sur le 23 et moi sur le 24. A suivre donc. »